vignette|Enluminure d'un manuscrit français médiéval représentant les trois états de la société : de gauche à droite, le clergé (oratores), la noblesse (bellatores) et les roturiers (laboratores). Un roturier est une personne qui n'est pas noble. « Roture » est un terme générique pour désigner soit la qualité d'une personne qui n'est pas née noble ou n'a pas été anoblie, soit une activité ou un état incompatible avec la noblesse, soit l'ensemble des personnes appartenant au tiers état sous l'Ancien Régime. Roturier vient du latin ruptura, participe passé de rumpere, rompre. Roture désignait en latin une terre rompue, c'est-à-dire récemment défrichée et passible d'une redevance au seigneur. Corrélativement, le roturier était le possesseur d'une roture, terre non noble sujette à redevance. Les roturiers étaient à l'origine des paysans exploitant une terre pour laquelle ils payaient une redevance fixe, annuelle et perpétuelle au seigneur, appelée en général le cens. À la fin de l'Ancien Régime en France, on désigne comme roturiers les laboureurs, les artisans, les manœuvriers, les bourgeois vivant de leurs biens et de leurs charges, et en général tous les habitants des seigneuries de la campagne, des bourgs et des cités, qui exercent des emplois utiles. Le roturier est le statut d'homme libre, commun à tous les sujets du roi de France qui ne sont ni membres du Clergé, ni de la Noblesse. De ce fait, le roturier n'est pas bénéficiaire des privilèges des membres du Clergé et de la Noblesse, notamment les exemptions de la taille et ses accessoires (, crue d'aide), corvée, la milice, il n'a pas accès aux emplois et revenus réservés à la Noblesse comme les grades supérieurs dans l'armée, ni à ceux du Clergé. Il n'est pas non plus soumis à leurs charges et obligations, ni tenu de faire les dépenses correspondantes, comme le service des armes, de la justice, de la police La loi n'était pas toujours la même pour les nobles et les roturiers: pour certains crimes, les nobles devaient être punis plus sévèrement, et en cas de peine capitale, le roturier était pendu et le noble décapité, à moins que la sentence ne décidât préalablement de la dégradation de sa noblesse.