La conquête est l'acte de dominer militairement une armée ennemie par la force des armes. L'histoire militaire offre de nombreux exemples de conquêtes : la conquête romaine de la Grande-Bretagne, la conquête de l'empire maurya sur l'Afghanistan, la conquête espagnole de l'Empire aztèque et les conquêtes musulmanes, parmi maints autres. La conquête normande de l'Angleterre constitue un exemple : fondée sur des relations culturelles, elle conduit à la domination du royaume d'Angleterre et place Guillaume le Conquérant sur le trône d'Angleterre en 1066. La conquête peut nourrir des liens avec le colonialisme. Ainsi, l'Angleterre a connu des phases de conquêtes et de colonisation par les Anglo-Saxons, les Vikings et les Normands. Les peuples antiques menèrent des guerres à grande échelle qui étaient, de fait, des conquêtes. Les améliorations de productivité dans l'agriculture n'a pas été un facteur de paix ; elle a conduit à la spécialisation avec la formation d'armées de plus en plus imposantes et l'amélioration des . Ce facteur, joint à la croissance démographique et au contrôle politique, a entraîné des guerres plus fréquentes et plus destructrices. Ainsi, des civilisations comme l'Égypte, Babylone, l'Assyrie et la Perse ont émergé à cause de leur militarisme, comparées à des sociétés moins organisées qui les entouraient. Les opérations militaires ont pris de l'ampleur et la conquête effective est devenue possible. L'Empire ottoman recourt à des méthodes de conquête progressive et non militaire, consistant à établir leur suzeraineté sur leurs voisins puis déplacer leurs dynasties régnantes. Cette doctrine est systématisée pour la première fois sous Halil İnalcık. Ce type de conquête ne repose pas sur des révolutions violentes mais procède par une lente assimilation culturelle, soutenue par des instruments bureaucratiques comme des registres de la population et des ressources dans le cadre d'un système féodal de timar. La migration humaine et la conquête forment un socle visible de la formation d'États modernes.