La croix Pour le Mérite est une décoration prussienne créée par Frédéric en 1740.
Le dernier récipiendaire à titre militaire de la croix Pour le Mérite, Ernst Jünger, est mort en 1998.
Cette distinction honorifique est créée en 1740 avec un libellé (inscrit sur la croix) en français, langue des cours royales et de la diplomatie d'alors.
C'est une distinction militaire ou civile jusqu'en 1810 : le roi Frédéric-Guillaume III décrète qu'elle ne pourra plus être attribuée qu'au personnel servant sous les drapeaux. En 1866 une catégorie nouvelle, « grand croix », est créée.
Cependant, en 1842, le roi Frédéric-Guillaume IV fonde une nouvelle branche pour les sciences et arts (« Pour le Mérite für Wissenschaften und Künste ») avec trois sections : humanités, sciences naturelles et arts. L'une des récipiendaires les plus célèbres est Käthe Kollwitz, qui en sera déchue par les nazis.
Jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, c'est la décoration prussienne, puis allemande, la plus prestigieuse.
Un seul navire, le , reçoit cette distinction en 1903. Dans l'aviation, elle s'accordait bien avec la gloire individuelle des « chevaliers du ciel » dont l'espérance de vie était brève. Au début de la Première Guerre mondiale, elle est accordée pour huit avions abattus et c'est l'as Max Immelmann qui l'obtient le premier, ce qui vaut à la décoration le surnom de Max bleu (Blauer Max).
Le nombre de victoires requises augmente jusqu'à vingt. Les titulaires, lorsqu'ils étaient en uniforme, devaient porter l'insigne qui est une croix de Malte bleue avec des aigles entre les bras, et une couronne gravée et les mots dorés « Pour le Mérite » sur la croix. Les plus célèbres récipiendaires sont Manfred von Richthofen (80 victoires confirmées), mieux connu sous le surnom de « Baron Rouge », le lieutenant Ernst Udet (62 victoires homologuées), qui l'a reçue le , et Hermann Göring (22 avions abattus). Généralement attribuée dans l'infanterie à des généraux, onze commandants de compagnies d'infanterie la reçurent dont le capitaine Erwin Rommel, Fedor Von Bock, Werner Von Blomberg, Ferdinand Schorner, Ernst Busch et le lieutenant Ernst Jünger.