Le quasi-réalisme est une théorie méta-éthique comportant deux thèses :
Les jugements moraux ne désignent pas des propriétés réelles d'actions ou de personnes.
Les jugements moraux projettent des attitudes émotionnelles comme si elles étaient des propriétés réelles d'actions ou de personnes.
Le quasi-réalisme est une forme de non-cognitivisme et d'expressivisme. Il s'oppose à d'autres formes de non-cognitivisme (tels que l'émotivisme et le prescriptivisme universel) ainsi qu'aux diverses formes de (incluant le réalisme moral et le subjectivisme moral).
La conception quasi-réaliste de Simon Blackburn trouve son origine dans la conception généalogique de David Hume concernant l'origine des énoncés moraux. Pour appuyer sa thèse, Blackburn lance un défi, le Blackburn's Challenge, à toute personne qui peut expliquer comment deux situations peuvent exiger des réponses éthiques différentes sans faire référence à une différence entre les situations elles-mêmes. Parce que ce défi est effectivement insurmontable, Blackburn fait valoir qu'il doit y avoir une composante réaliste dans nos notions éthiques.
Toutefois, soutient Blackburn, l'éthique ne peut pas être entièrement réaliste car une conception réaliste est incompatible avec l'idée d'un développement progressif des positions éthiques au fil du temps. Dans son livre Ruling Passions paru en 1998, Blackburn compare l'éthique au bateau de Neurath qui peut être réparé planche par planche au fil du temps mais ne peut être remis en état en une seule fois sans risque de naufrage. De même, la théorie de Blackburn peut expliquer l'existence de théories éthiques légitimes mais rivales, voire contradictoires entre elles, par exemple en raison de traditions culturelles différentes, sans que cela ne cautionne une quelconque forme de relativisme. C'est en fait le « sens commun » de Hume — discours de bon sens commun à toute l'humanité — que Blackburn cherche à réhabiliter derrière la pluralité des points de vue éthiques. Ainsi, la théorie quasi-réaliste de Blackburn se présente-t-elle comme une forme cohérente de pluralisme éthique.
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Lexpressivisme est une théorie méta-éthique relative à la signification du langage moral. Selon l'expressivisme, les phrases qui emploient des termes moraux comme « Il est mal de torturer un être humain innocent » ne sont pas des descriptions ou des affirmations de faits. Les termes moraux tels que « mal », « bon » ou « juste » ne se réfèrent pas non plus à des propriétés réelles et immanentes. La fonction principale des phrases morales, selon l'expressivisme, n'est pas d'énoncer quelque fait que ce soit mais plutôt d'exprimer une attitude évaluative vis-à-vis d'un objet d'évaluation.
L'émotivisme est la conception méta-éthique (concernant l'éthique) selon laquelle les jugements moraux sont des expressions des émotions ou des attitudes du locuteur qui émet ces jugements. Le « mal » renvoie à une émotion négative associée à une attitude de désapprobation, tandis que le « bien » renvoie à une émotion positive associée à une attitude d'approbation ou d'adhésion. L'émotivisme est, avec le prescriptivisme, l'une des formes que prend l'expressivisme en éthique.
Le prescriptivisme universel (souvent simplement appelé prescriptivisme) est la théorie méta-éthique qui soutient que, plutôt que d'exprimer des propositions, les phrases morales fonctionnent de façon similaire à des impératifs universalisables — quiconque émet un jugement moral est engagé par le même jugement dans toute situation où surviennent les mêmes faits pertinents.