W est la lettre et la consonne de l’alphabet latin moderne.
thumb|Titre avec deux U pour représenter un W : Several UUitches (1693).
thumb|Plaque de l'Hôtel de Cluny avec un W pour représenter un UV : OWERTVRE, TROWA, COWERTES.
Avant la ligature, on a eu d'abord le redoublement du u (ou v), utilisé durant le Bas Empire, et ce, donc, à la fin de l'Antiquité et dans le midi de l'Europe, et non pas d'abord au Moyen Âge et en territoire germanique. Des écrivains ou scripteurs latins employèrent alors ce redoublement quand ils voulurent indiquer que la lettre v en position consonantique devait encore se prononcer à l'ancienne manière, celle du latin classique, c'est-à-dire [w] (comme un w anglais actuel, ou comme dans le français ouest) ; alors que pourtant, un changement phonétique avait conduit à substituer à ce phonème le son de la labiale [b], lequel son devait aboutir lui-même plus tard à la labio-dentale [v] (en français ou italien par exemple).
Ce v redoublé fut employé pour écrire en tout cas certains noms de lieux géographiques de l'Empire romain, à propos desquels le changement susdit ne s'était pas produit. Le nom géographique « Seuo », toujours prononcé « Sewo » à la fin de l’Empire, fut orthographié « Seuuo ».
Au Moyen Âge, la réunion de deux V (d'où le nom en français, double v) ou de deux U (en anglais : double u) devient systématique. Chilpéric ajoute à l'alphabet quatre caractères de son invention, parmi lesquels un affecté à la prononciation qu’on a depuis rendue par le double v. Les noms propres d'origine germanique devaient ainsi recevoir, dans les textes écrits en latin, une graphie exacte et fixe pour rendre le son [w]. Dans la tapisserie de Bayeux fabriquée au , dont le texte est rédigé en latin, le W- croisé alterne librement avec VV-, par exemple on brode indifféremment WILLELM ou VVILLELM (ou parfois VVILGELM) pour indiquer que c'est bien Guillaume le Conquérant qui est représenté dans la scène.