La république des Deux Nations (Rzeczpospolita Obojga Narodów ; Res Publica Utriusque Nationis ; Abiejų Tautų Respublika), scellée par l'union signée le à Lublin, est un État qui existe jusqu'en 1795, formé par l'union du royaume de Pologne (aussi appelé « la Couronne », Korona) et du grand-duché de Lituanie. Les deux pays, liés par un monarque commun, élu à vie par une Diète commune, avaient un statut égal. Le grand-duché conservait donc ses propres institutions : trésor, armée, dignités (chancelier, hetman, etc.), indépendantes de celles du royaume de Pologne. Elle était une sorte de fédération avant la lettre.
Sur le plan institutionnel, la république des Deux Nations était une monarchie élective, caractérisée par les limites imposées au pouvoir monarchique, encadré par des lois renouvelées à chaque début de règne et soumis au contrôle de la Diète (Sejm), et par le rôle prédominant de la noblesse (szlachta), seule catégorie sociale ayant des droits politiques.
La république couvrait les territoires actuels de la Pologne et d'une grande partie de l'Ukraine (royaume de Pologne), de la Lituanie, de la Biélorussie et de l'extrémité ouest de la Russie (grand-duché de Lituanie), de la Lettonie et d'une partie de l'Estonie (voïvodie de Livonie, qui relevait directement de la république). C'était un des plus grands États d'Europe qui, pendant des siècles, a résisté aux attaques de l'ordre Teutonique, de la Russie, des Ottomans et des Suédois.
Sur le plan linguistique, les langues officielles étaient le latin et le polonais ; le polonais était la langue commune de la noblesse et des personnes cultivées. Mais les échanges quotidiens se faisaient dans les nombreuses langues vernaculaires : lituanien, ruthène (biélorusse et ukrainien), letton, prussien (jusqu'en 1600), bas allemand, yiddish, tatar et arménien.
Sur le plan religieux, la religion prédominante était le catholicisme ; mais une partie des populations était catholique de rite grec ou orthodoxe et il existait une minorité importante de protestants.