Le « 100 % monnaie » (100% money) désigne un système monétaire dans lequel l'émission de moyens de paiement serait intégralement assurée par l'État (via une autorité monétaire ad hoc), par opposition au système actuel dans lequel la monnaie est largement créée par les banques.
Cette idée tient son nom d'une proposition de réforme formulée dans le contexte de la Grande Dépression des années 1930, aux États-Unis, par plusieurs économistes (notamment Henry Simons, Lauchlin Currie et Irving Fisher) qui appelaient à imposer 100 % de réserves en monnaie centrale derrière les dépôts bancaires en comptes courants, de sorte à dissocier la création de monnaie des prêts de monnaie. Cette proposition a connu un fort regain d'intérêt parmi les économistes et les banquiers centraux, ainsi que les mouvements citoyens, à la suite de la crise financière mondiale de 2007-2008, réapparaissant sous d'autres formes ou d'autres noms (tels que la ou la "monnaie souveraine").
Dans les systèmes monétaires actuels, seule la monnaie de banque centrale (ou base monétaire) est créée par l’autorité monétaire. L’essentiel de la monnaie est créée par les banques commerciales lorsque celles-ci octroient des prêts (ou acquièrent des actifs), en créditant le compte courant de leurs emprunteurs. Cette « monnaie bancaire » représente aujourd’hui environ 95 % des moyens de paiement dans les pays développés. Les banques centrales ne peuvent influencer la création de monnaie par les banques commerciales que de manière indirecte, via leurs instruments de politique monétaire : opérations d’open market, facilités de prêt marginal, ou taux de réserves obligatoires (en réduisant ce dernier, la banque centrale incite la banque commerciale à prêter).
L’essence de la proposition 100 % monnaie, selon Fisher, « est de rendre la monnaie indépendante des prêts ; c’est-à-dire, de dissocier le processus de création et de destruction de monnaie de l’activité bancaire ».
Dans un tel système, les dépôts en compte courant (checking accounts), servant de moyen de paiement, seraient couverts à 100 % par des réserves en monnaie d’État, émise par l’autorité monétaire.
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La création monétaire, ou émission monétaire, est le processus par lequel la masse monétaire d’une zone économique (comme la zone euro ou celle du Dollar américain) est augmentée. Par le passé, les gouvernements et les banques centrales (BC) avaient de facto le monopole de création monétaire, via l'émission de pièces (monnaies métalliques). Ce système permettait dans une certaine mesure aux États de se financer, grâce aux revenus de seigneuriage.
La Grande Dépression () ou « crise économique des années 1930 », dite encore « crise de 29 », est une longue phase de crise économique et de récession qui frappe l'économie mondiale à partir du krach boursier américain de 1929 jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Précédée par la puissante expansion des années 1920, c'est la plus importante dépression économique du . Elle a été accompagnée d'une forte déflation et d'une explosion du chômage et a poussé les autorités à une profonde réforme des marchés financiers.
La monnaie fiduciaire est la monnaie comprenant les pièces modernes et les billets de banque. C'est un instrument financier dont la valeur nominale est supérieure à la valeur intrinsèque ; la confiance (fiducia en latin) que lui accorde l'utilisateur comme valeur d'échange, moyen de paiement, et donc comme monnaie, repose sur un principe de garantie défendu par une institution centralisatrice.
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2018
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