Xánthi (en Ξάνθη, ; İskeçe ; en bulgare : Скеча, Sketcha) est une ville de Macédoine-Orientale-et-Thrace, dans le nord de la Grèce et capitale du district régional du même nom.
Durant l’Antiquité, les premières références à Xánthi remontent à -879 : c’était alors un village thrace, ultérieurement intégré au royaume des Odryses, qui s’hellénise. À l’époque romaine, qui commence en l’an 148 avant notre ère la ville devient un centre commercial et militaire de la via Egnatia. La christianisation est achevée au (construction de basiliques) : Xánthi fait désormais partie de l’Empire romain d'orient, que nous appelons « byzantin ». Elle avait subi des destructions lors de l’invasion des Goths et des Hérules, au , et en subit à nouveau au , à l’époque des invasions avares et slaves.
Au Moyen Âge, Xánthi est disputée entre le premier Empire bulgare et l’Empire byzantin qui inclut la région dans le « thème » byzantin de Macédoine, enjeu stratégique à mi-chemin entre Constantinople et Thessalonique. En 1204, la quatrième croisade la rattache au Royaume de Thessalonique (créé pour Boniface de Montferrat), un État latin que le despotat d'Épire reprend en 1224, avant la reformation de l’Empire byzantin par les Paléologue en 1246. À la fin du et au début du , Grecs, Bulgares et Ottomans se disputent encore la possession de la ville, qui périclite. Elle est finalement prise par les Ottomans de Murad II en 1390, et reste turque durant cinq siècles. Soumis au haraç (double imposition sur les non-musulmans) et au devchirmé (, enlèvement des enfants pour en faire des janissaires), les non-musulmans sont des sujets de second rang et beaucoup se convertissent à l’islam : ce sont les müminler de souche grecque, les avdétis de souche juive ou les pomaques de souche bulgare. De nos jours, les Xánthiotes musulmans constituent encore plus d’un tiers des habitants de la ville.
Au , Xánthi était devenue un centre réputé de plantation de tabac qui lui assura sa prospérité et lui permit de se relever du tremblement de terre du printemps 1829.