Un altepetl désigne, dans les sociétés précolombiennes de Mésoamérique sous domination nahua, une sorte de cité-État formant la plus grande cellule ethnique et politique de base, elle-même subdivisée en (groupe de maisons, quartier). On retrouve un concept et une organisation sociale comparables chez les autres peuples mésoaméricains, sous le nom de chez les Mayas et sous celui de chez les Mixtèques. À l'époque coloniale, c'est le concept de village d'Indiens () qui les a remplacés. Le terme altepetl se réfère à un territoire colonisé par un groupe ethnique ayant en commun des ancêtres, une langue et une divinité protectrice, quelle que soit la taille de ce territoire et de la population qui l'habite : même si cette notion s'applique généralement à des villes d'une taille comparable aux cités-États de la Méditerranée antique, elle peut aussi bien décrire un territoire de quelques kilomètres, comme l'ancien altepetl de Huitzilopochco, que, d'après Chimalpahin, un pays comme le Japon. Il fait référence non seulement au territoire mais aussi au peuple qui l'habite et à son organisation sociale. Ce terme nahuatl, dont le pluriel est dans cette langue, est un diphrasisme des mots () et ( ou ). L'agglomération de ces mots, qu'on retrouve dans d'autres langues mésoaméricaines, signifie donc littéralement et semble avoir désigné, à l'origine, une élévation de terrain habitée et proche de l'eau ou faire référence aux deux éléments indispensables à l'agriculture et donc à la vie sédentaire que sont la terre et l'eau. C'est James Lockhart qui, en 1992, dans son ouvrage The Nahuas after the conquest, a proposé et défendu l'usage de ce terme nahuatl à la place des différentes traductions approximatives (ville, cité-État, royaume, empire) qui en étaient données jusqu'alors. Depuis, ce terme est devenu d'usage chez une grande majorité d'historiens et de chercheurs mésoaméricanistes du monde entier.