Le gore est un sous-genre cinématographique du cinéma d'horreur, caractérisé par des scènes extrêmement sanglantes et très explicites dont l'objectif est d'inspirer au spectateur le dégoût, la peur, le divertissement ou le rire.
L’orthographe du mot gore telle que nous la connaissons actuellement remonterait au . Diverses étymologies du mot sont proposées selon les langues :
en ancien anglais gor désigne la saleté ;
en ancien allemand gyre désigne la même chose ;
en ancien islandais gor désigne une substance visqueuse ;
en ancien hollandais goor désigne dégoûtant, miteux, minable ;
en anglais moderne, le mot gore désigne le sang.
Le cinéma gore tire ses racines esthétiques du théâtre du Grand Guignol, qui présentait des spectacles sanglants et réalistes. En 1908, le Grand Guignol débarque en Angleterre, mais en raison de la plus grande censure de l'art en Grande-Bretagne, il privilégie un ton plus gothique et moins sanglant que son modèle.
La première apparition de mutilation réaliste du corps humain dans le cinéma remonte vraisemblablement à Intolérance de D. W. Griffith (1916), qui comporte plusieurs scènes grand-guignolesques tels que deux décapitations à l'écran ou qu'une lance pénétrant lentement l'abdomen nu d'un soldat, le sang s'écoulant abondamment de la blessure. Par la suite, Griffith et son contemporain Cecil B. DeMille mirent en scène des carnages réalistes.
Au début des années 1920, un certain nombre de scandales très médiatisés, tel celui de l'affaire Roscoe Arbuckle, secouèrent Hollywood. Il fut alors décidé que le cinéma devait prôner la décence. À cet effet, un code de production, le Code Hays, fixant ce qui pouvait être montré à l'écran fut créé. Ce code censura, entre autres, le gore et il fallut attendre presque cinquante ans avant que sang et carnage ne fassent leurs réapparitions.
Dans le cinéma, le gore est lié au genre créé par l'Américain Herschell Gordon Lewis « le père du gore » en 1963, dont les films Blood Feast et 2000 Maniacs sont les plus connus.