En linguistique, la structure d'actance d'une langue (dite parfois alignement syntaxique, alignement morphosyntaxique – par calque de la dénomination anglaise morphosyntactic alignment) désigne la façon dont sa grammaire organise les rapports dans la phrase entre les différents types de verbe et leurs principaux actants. C'est un élément important de typologie des langues.
L'étude de la structure d'actance nécessite de différencier au moins quatre types d'actants :
l'agent de verbes bi-actanciels ou transitifs : dans la phrase "Le chat mange la souris", "le chat" est l'agent du verbe "manger" ;
le patient de verbes bi-actanciels ou transitifs : dans cette même phrase "Le chat mange la souris", "la souris" est le patient du verbe "manger" ;
l'actant unique actif de verbes mono-actanciels ou intransitifs : dans la phrase "L'homme marche", "l'homme" est actif quant à l'action dénotée par le verbe "marcher" ;
l'actant unique passif de verbes mono-actanciels ou intransitifs : dans la phrase "Le chien dort", "le chien" est un acteur passif de l'action (ou de l'état) désignée par le verbe "dormir".
Les langues diffèrent selon la façon dont elles différencient ou regroupent ces actants en fonctions syntaxiques dotées de marques distinctives. Selon les situations, il peut s'agir de marques morphologiques (telles qu'une désinence casuelle sur le nom ou une indexation des actants sur le verbe) ou syntaxiques (par l'ordre des mots).
Selon le modèle d'Andreï Kibrik, il existe théoriquement quinze combinaisons possibles de ces différents actants selon leur traitement morphosyntaxique. Cependant, sept de ces possibilités ne sont pas attestées dans les langues vivantes, ou simplement théoriquement illogiques. Selon Claude Hagège, 46% des langues du monde sont uniformément accusatives, 26% sont uniformément ergatives, 21% présentent des traits accusatifs et ergatifs, et 7% présentent d'autres formules ni accusatives, ni ergatives : ce dernier groupe de langues comprend les langues actives, contrastives et neutres.
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En linguistique, l’absolutif est un cas grammatical présent dans les langues ergatives. Il y marque le sujet des verbes intransitifs ainsi que l'objet des verbes transitifs. L'absolutif est la forme de citation habituelle des substantifs dans les langues ergatives, et est souvent caractérisé implicitement par l'absence de marque. Il fonctionne en opposition au cas ergatif, qui marque le sujet des verbes transitifs.
En grammaire et en typologie des langues, une langue ergative, ou plus précisément une langue à structure d'actance de type absolutif-ergatif, est une langue dont la grammaire comporte une opposition fondamentale entre deux fonctions syntaxiques qui correspondent d'une part au sujet d'un verbe transitif, d'autre part à l'objet d'un tel verbe, confondu avec le sujet d'un verbe intransitif. Dans les langues ergatives à déclinaison, la première fonction est indiquée par le cas ergatif, la seconde par l'absolutif, généralement non marqué.
On parle d'ergativité scindée (split ergativity en anglais) lorsque la structure d'actance d'une langue présente des caractéristiques de l'alignement accusatif dans certaines situations, et des caractéristiques de l'alignement ergatif dans d'autres. Les conditions régissant l'emploi de l'un ou l'autre dépendent des langues. En dyirbal ou en sahaptin, le modèle employé peut changer en fonction de la personne des pronoms employés. Dans la première, la construction des phrases peut prendre une tournure accusative si un pronom de la première ou de la deuxième personne est employé.
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