En mathématiques, la fonction exponentielle intégrale, habituellement notée Ei, est définie par :
Comme l'intégrale de la fonction inverse () diverge en 0, cette définition doit être comprise, si x > 0, comme une valeur principale de Cauchy.
vignette|Représentation graphique de la fonction exponentielle intégrale.
La fonction Ei est liée à la fonction li (logarithme intégral) par :
vignette|upright=1.5|Représentation graphique des fonctions E (en haut) et Ei (en bas), pour x > 0.
L'exponentielle intégrale a pour développement en série :
où γ est la constante d'Euler-Mascheroni.
L'exponentielle intégrale est reliée à une autre fonction, notée E définie, pour x > 0, par :
On dispose alors de la relation, pour x > 0 :
Les deux fonctions s'expriment en fonction de la fonction entière définie par :
En effet, on peut montrer que, pour x > 0 :
et
La relation donnée pour E permet d'étendre cette fonction sur tout ouvert simplement connexe du plan complexe ne contenant pas 0, en prenant une détermination du logarithme sur ce plan. On prend généralement comme ouvert le plan complexe privé des réels strictement négatifs.
Plus généralement, on définit, pour tout entier n strictement positif, la fonction E par :
Ces fonctions sont reliées par la relation :
La fonction E ne possède pas d’expression à l’aide des fonctions élémentaires usuelles, d’après un théorème dû à Liouville. Différentes méthodes peuvent être utilisées afin de calculer E(x) en double précision.
On a :
Cette série convergente peut théoriquement être utilisée pour calculer E(x) pour tout réel x > 0 mais avec les opérations à virgule flottante, le résultat est inexact pour x > 2,5 à cause de la perte de précision relative quand on soustrait des nombres d'ordres de grandeur différents.
vignette|Erreur relative de l'approximation asymtotique pour diverses valeurs du nombre N de termes de la somme partielle : N = 1 (rouge), 2 (vert), 3 (jaune), 4 (bleu) et 5 (rose)
Il existe une série divergente permettant d'approcher E pour les grandes valeurs de Re(z), obtenue par intégration par parties, qui donne le développement asymptotique suivant :
avec quand z tend vers .