En sciences sociales et en philosophie, l'agentivité, adaptation de l'anglais « agency », terme utilisé notamment au Canada, est la faculté d'action d'un être, sa capacité à agir sur le monde, les choses, les êtres, à les transformer ou les influencer.
Comme l'explique la sociologue Monique Haicault, traduire le concept d'agency en français « n'est pas simple » : il s'agit encore actuellement d'un « univers sémantique en construction ».
L'anglicisme agency est fréquent dans les études de genre françaises, mais il existe également certaines formulations proposées par les traducteurs de Judith Butler (« capacité d'agir », « puissance d'agir ») et un néologisme, agentivité, qui est adopté par plusieurs chercheurs notamment au Canada.
Le terme agentivité a aussi été repris en France dans le cadre de recherches qui associent des anthropologues, des sociologues et des linguistes. Dominique Malatesta, Dominique Golay et Christophe Jaccoud utilisent par exemple le concept d’agentivité pour analyser la participation de filles de milieux populaires à des clubs de football et de twirling bâton ; Mériam Cheikh l'utilise dans son étude sur la prostitution au Maroc.
En sciences de l'éducation, il est établi que l'analyse du travail, telle que la comprend la didactique professionnelle, est un facteur de construction de l'auto-efficacité et de l'agentivité.
En sociologie, l'agentivité est la capacité d'agir, par opposition à ce qu'impose la structure.
Un numéro de la revue universitaire Rives méditerranéennes de 2012 a été consacré à étudier ses usages en études de genre.
L'agentivité précède toute considération morale, c'est un point trivial : si un être est incapable d'action, aucune question morale ne s'applique à lui. Néanmoins, on peut avoir la capacité d'agir sans posséder de sens moral, sans faculté d'évaluer ou décider ce qui est bon ou mieux.
En conséquence, en philosophie morale, l'agentivité est un concept distinct, une sorte de prérequis à toute considération éthique.