vignette|Frontispice de l'Encyclopédie de Diderot (1751).
L’apathéisme, ou indifférence religieuse, est une attitude de neutralité vis-à-vis des religions et des spiritualités. Cette notion, parfois assimilée à l'athéisme pratique, est une variante de l'agnosticisme. En d'autres termes, l'apathéisme ne s'occupe pas de professer ou de nier l'existence de Dieu ou de tout autre être surnaturel, ces questions étant jugées dépourvues d'intérêt.
Dans le monde francophone, l'association des termes « indifférence » et « religion » a été popularisée par l'ouvrage de La Mennais, Essai sur l'indifférence en matière de religion, publié en quatre volumes de 1817 à 1823. Ce texte a remporté un succès considérable auprès du public de l'époque. La Mennais s'y livrait à une critique virulente de Voltaire et de la philosophie des Lumières, en particulier de l'indifférence manifestée par Diderot, qui écrivait à Voltaire :
Dans le monde anglophone, le néologisme apatheism a été créé par l'auteur américain Robert Nash en 2001. C'est un mot-valise formé des mots apathie d’une part et théisme d’autre part. Selon son créateur, ce concept correspond à une attitude, et non pas à une croyance, qui n'entraîne pas le prosélytisme que peuvent comporter diverses formes d'athéisme.
Selon une enquête menée dans les années 1980 par le Vatican, l'indifférence religieuse résulte de l' et se définit comme . Cet éloignement serait dû à l'évolution des cultures vers une et dont les valeurs dominantes sont . De même, le cardinal Paul Poupard incrimine l'hédonisme, la perte du sens du caractère sacré de la vie, le pragmatisme utilitaire et la recherche de l'efficacité.
En conclusion, le Vatican voit dans l'indifférence religieuse un phénomène relativement récent, coïncidant avec la montée du laïcisme, car la déchristianisation de la majorité de la population s'est produite à partir des dernières décennies du .
En France, ce phénomène est si préoccupant pour l'Église catholique qu'elle a lancé en 2007 le groupe de travail « Indifférence religieuse et visibilité de l'Église », qui a remis son rapport final en 2010.