Quirinus est un ancien dieu romain faisant partie avec Jupiter et Mars de la triade précapitoline. Bien que la fête des Quirinalia, célébrée le 17 février en son honneur, ne semble pas remonter au-delà de la première guerre punique, son culte repose sur une tradition très ancienne dont l'origine est contemporaine de l'établissement des trois tribus qui, autour du Palatin, ont constitué la nationalité romaine. Il est néanmoins rapidement éclipsé par celui d'autres dieux et devient, déjà pour les Romains de l'époque impériale, une divinité relativement secondaire.
Les travaux les plus récents rapprochent son culte et sa mythologie d'autres dieux de l'orage indo-européens.
Quirinus était le nom ou plus probablement l’épithète d'un dieu présenté comme sabin par la tradition, patron de l'une des trois tribus primitives de Rome, celle des Titienses et semblable à Mars avec lequel il fut ensuite identifié. Les Anciens déjà discutaient sur l'origine de son nom : les uns le mettaient en rapport avec Cures, ville de la Sabine située au nord de Rome, sur la frontière du Latium ; les autres avec curia, nom désignant la division des tribus primitives dont Quirinus aurait été le protecteur ; d’autres, enfin, avec quiris, qui, en langue sabellique, signifiait « lance » et qui aurait formé Quirites, titre d'honneur donné aux citoyens qui avaient le privilège de porter les armes. Pour le Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines (1919) rédigé par Joseph-Antoine Hild (1845-1914), l'hypothèse la plus plausible parait être la dernière ; la lance était, en effet, l'attribut ordinaire de Quirinus, comme elle est celui de Mars et aussi de Janus, qui tous deux sont appelés Quirinus.
Paul Kretschmer propose néanmoins en 1920 une étymologie différente. Quirinus serait issu de *couirino- (*co-uirio- + suffixe) et serait « le dieu de l’ensemble des hommes ». Cette étymologie est acceptée par la plupart des auteurs postérieurs.
Georges Dumézil conteste l'interprétation « lance », considérant pour des raisons étymologiques et lexicologiques, que le son /qu/ ne peut être d'origine sabine, et lui préfère le sens de curia.