Le viol conjugal est l'acte par lequel une personne impose un rapport sexuel non consenti à une personne qui partage sa vie dans le cadre d'une union conjugale. L'absence de consentement est l'élément central du viol conjugal, indépendamment de la violence physique. Le viol dans le cadre juridique du mariage constitue une violence conjugale et une agression sexuelle. Même si, historiquement, le rapport sexuel dans le cadre du mariage était considéré comme un droit pour l'époux, de nombreux pays ont adopté des législations qui qualifient de viol le rapport sexuel non consenti.
Les problèmes de violence sexuelle et de violence conjugale et familiale, et plus largement la violence contre les femmes, sont de plus en plus recensés et étudiés dans le monde à partir de la seconde moitié du . Toutefois, de nombreux pays n'ont pas inscrit le viol conjugal dans leur droit pénal ou, s'il est criminalisé, il fait l'objet d'une tolérance étendue. Les lois ne sont pas toujours appliquées en raison de facteurs comme la réticence des autorités à poursuivre en justice l'auteur du crime ou la méconnaissance de son illégalité dans la société.
Le viol conjugal est souvent l'expression d'une violence chronique contre la victime dans le cadre de relations abusives. Son existence est conditionnée à des éléments complexes, comme l'action des gouvernements, les pratiques culturelles et les idéologies sociétales, qui affectent les situations individuelles. La réticence à reconnaître comme un viol l'activité sexuelle non consentie au sein d'un couple marié et les freins à l'action judiciaire contre ses auteurs reflètent les visions traditionnelles du mariage, des interprétations religieuses, des préjugés sur la sexualité masculine et la sexualité féminine, ainsi que des normes culturelles voulant que l'épouse soit subordonnée à son époux. Ces comportements sont contestés dans nombre de pays occidentaux à partir des années 1960 et 1970, surtout dans la deuxième vague féministe, ce qui conduit à reconnaître aux femmes le droit de disposer de leurs corps et à rejeter l'idée qu'il puisse y avoir une exception dans le concept de viol parce qu'il serait exercé par le conjoint.