Le programme fort (Strong Programme) a été conçu dans les années 1970 à l'université d'Édimbourg par les sociologues David Bloor et Barry Barnes. Cette approche de la sociologie des sciences cherche à expliquer la formation des connaissances scientifiques, leur réussite ou leur rejet, par des facteurs sociaux et culturels.
Le programme fort veut dépasser la sociologie de la science telle que pratiquée par Robert King Merton qui ne s'intéressait qu'aux conditions institutionnelles de la science et pas aux contenus même des énoncés scientifiques. Il est également une réaction contre les approches sociologiques antérieures qui restreignaient leur objet d'étude aux théories scientifiques fausses ou ayant échoué. Selon de telles approches l'échec de théories scientifiques s'expliquerait par des biais tels que les intérêts politiques ou économiques de leurs défenseurs. La sociologie ne saurait expliquer la réussite de théories scientifiques, celle-ci étant attribuable à leur validité intrinsèque. Le programme fort propose de traiter de manière symétrique les théories scientifiques, qu'elles soient « vraies » ou « fausses ». La formation et le devenir de ces deux types de théories sont soumis au même déterminisme, incluant des facteurs sociaux comme le contexte culturel ou l'intérêt personnel au même titre que des facteurs naturels.
Dans Sociologie de la logique. Les limites de l'épistémologie publié en 1976, David Bloor formule les quatre principes du programme fort :
Causalité : le programme fort étudie les conditions (psychologiques, sociales et culturelles) à l'origine de la connaissance scientifique ;
Impartialité : il étudie de la même manière les échecs ou les succès scientifiques, sans privilégier l'analyse des uns aux dépens des autres ;
Symétrie : il fait appel au même type d'explications pour analyser les échecs ou les succès au lieu d'invoquer des causes d'ordre social pour les premiers, naturel pour les seconds ;
Réflexivité : il doit être appliqué à lui-même ;
Comme le programme fort est né dans la Sciences Studies Unit de l'université d'Édimbourg, il est parfois surnommé « École d'Édimbourg ».
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Les Science studies (mot à mot « études sur la science », parfois désignées par l'acronyme STS) sont un champ de recherche interdisciplinaire qui vise à élucider le fonctionnement concret de la science et de son articulation avec le reste de la société en s'appuyant tant sur la sociologie que sur la philosophie, l'économie, l'anthropologie, l'histoire ou d'autres disciplines des sciences humaines et sociales.
Les science wars (littéralement guerres de la science) réfèrent à une série d'échanges entre tenants du réalisme scientifique d'un côté, et ceux du postmodernisme de l'autre, concernant la nature de la méthode scientifique. Ces échanges se sont pour l'essentiel tenus lors des années 1990 dans des publications universitaires et de vulgarisation américaines. Lors de ces échanges, les réalistes ont accusé les postmodernistes d'avoir rejeté la méthode scientifique en général et l' en particulier.
Alan Sokal, né le , est un physicien et épistémologue américain. Il est professeur de mathématiques à l'University College de Londres et professeur de physique à l'Université de New York. Il a écrit et fait publier le canular à l'origine de ce qui est devenu « l'affaire Sokal » (1996). Alan David Sokal naît le . Il fait ses études supérieures à l'université de Princeton où il fait la connaissance de Jean Bricmont en 1979. Sous la direction d'Arthur Wightman, il obtient son doctorat (Ph.D.) en 1981.