Le fiqh (arabe : fiqh, ar : dérive du verbe signifiant comprendre) est l'interprétation temporelle des règles de la charia. Il est quelquefois traduit par droit musulman, par référence aux avis juridiques pris par les juristes de l'islam. Il s'agit d'une compréhension du message de l'islam sur le plan juridique, bien qu'il ne s'y limite pas. Le savant en matière de fiqh, se nomme faqîh (arabe : faqīh, ar).
Le fiqh, ou plus exactement les fiqh, ensembles codifiés de règles pour la plupart figées à la fin du de l'Hégire (), différent des siyasa, ou siyasa sharia, qui désignent la mise en place du droit musulman par les États, par voie administrative, ou encore les régulations administratives portant sur des domaines non régulés par le droit musulman (considérés comme neutres à cet égard par les « docteurs de la loi », et légitimées par le bien commun, ou maslaha). Ainsi, des kanuns (« codes ») étaient promulgués par le calife dans l'Empire ottoman, et les juristes ottomans considéraient que leur légitimité dérivait de la volonté du sultan (et non de Dieu) .
Les deux mots charia et fiqh étant polysémiques et ayant donné lieu à une multitude d'interprétations et de définitions par les savants islamiques, il n'existe pas réellement dans le détail de consensus sur la relation entre les deux. Pour ibn Manzûr (1233-1312), . S'il n'apparaît pas en tant que tel dans le Coran, le verbe dérivé, fhq lui y est présent à vingt reprises. Tareq Oubrou décline les conceptions proposées par différents auteurs. Certains incluent le fiqh dans la Charia, comme Chaarany. L'imam Chawkany lui, considère que « les charias » sont des ensembles de dogmes communs à toutes les religions monothéistes (unicité, résurrection et prophétologie), auxquelles il convient d'opposer les formes différentes prises par les lois cultuelles et juridiques. Tareq Oubrou conclut que le fiqh, « compréhension profonde de la vérité des choses », qu'il traduit par « canonisme », est . Pour Éric Chaumont, .
Il existe plusieurs écoles ou madhhab (voie) de fiqh, tant dans la branche du sunnisme que dans celle du chiisme.