La cordiérite est une espèce minérale du groupe des silicates, de formule Al3Mg2AlSi5O18 avec des traces de Mn, Fe, Ti, Ca, Na et K. Longtemps considérée comme un cyclosilicate, la cordiérite est maintenant classée parmi les tectosilicates. Les cristaux peuvent atteindre jusqu'à . Elle a la particularité de présenter un très fort polychroïsme. Minéral des roches argileuses qui ont subi un métamorphisme, on le trouve notamment dans les schistes à cordiérite et andalousite.
La cordiérite fut décrite par le minéralogiste Lucas (garde des collections de minéraux au Jardin des Plantes de Paris) en 1813. Elle est dédiée à l'ingénieur, géologue et minéralogiste français Louis Cordier qui en a fait la première description en 1809 sous le nom de dichroïte ; les échantillons provenaient du Cap de Gattes en Espagne qui n'a pas été retenu comme gisement topotype.
Le topotype se trouve à Bodenmais, Bavière, en Allemagne.
Dichroïte (Cordier, 1809) (genre masculin) : du grec duo, deux, et krôma, couleur, soit double couleur, allusion au fort pléochroïsme que ce minéral présente quand il est gemme. .
Iolite ou yolithe (Werner) du grec iol, violette, pour sa couleur, semblable à la couleur de la violette.
Quartz bleu de la Nouvelle-Finlande (Steinheil).
Saphir d'eau (Buffon). Ce synonyme historique prête à confusion avec le saphir, point que soulevait déjà Buffon dans sa publication. Il est interdit par le C.I.B.J.O. (World Jewellery Confederation).
Steinheilite : décrite par le comte de Steinheil, gouverneur de Finlande, sous le nom de quartz bleu de la Nouvelle-Finlande. C'est le minéralogiste Pansner qui l'a baptisée Steinheilite dans l'Annuaire minéralogique de Léonhard en 1815.
left|thumb|Polychroïsme de la cordiérite.
La cordiérite est d'éclat vitreux à mat et de couleur bleue, avec un trichroïsme bleu, jaune, violet. Elle présente une fracture irrégulière et subconchoïdale à conchoïdale.
Plus encore que le béryl, la cordiérite peut être confondue avec le quartz, surtout quand les surfaces ne sont pas altérées.