vignette|Prison de Kilmainham, Irlande. Cour intérieure victorienne.
Le panoptique (en anglais, panopticon) est un type d'architecture carcérale imaginée par le philosophe utilitariste Jeremy Bentham et son frère Samuel à la fin du . L'objectif de la structure panoptique est de permettre à un gardien, logé dans une tour centrale, d'observer tous les prisonniers, enfermés dans des cellules individuelles autour de la tour, sans que ceux-ci puissent savoir s'ils sont observés. Ce dispositif devait ainsi donner aux détenus le sentiment d'être surveillés constamment et ce, sans le savoir véritablement, c'est-à-dire à tout moment. Le philosophe et historien Michel Foucault, dans Surveiller et punir (1975), en fait le modèle abstrait d'une société disciplinaire, axée sur le contrôle social.
En 1782, Jean Perroud, ingénieur des ponts et chaussées, proposa deux plans pour les nouvelles prisons royales de Saint-Brieuc, qui devaient être construites près de la porte Saint-Guillaume. L'un des deux plans était la création d'une prison circulaire, permettant que le geôlier puisse voir toutes les cellules à tout moment. Le second plan fut choisi et servit par la suite de modèle à la prison de Guingamp.
La réflexion de Bentham prend place dans le cadre d'un renouvellement des cadres de pensée concernant le droit pénal et le sens de l'enfermement, avec les œuvres de Jonas Hanway, Solitude in Imprisonment (1776), qui défend l'idée d'un isolement carcéral des individus ; et de John Howard, The State of the Prisons in England and Wales (1777), qui prône la réforme des prisons afin d'en faire des moyens d'amender le prisonnier, à Cesare Beccaria, Des délits et des peines (1764). Ce mouvement réformateur aboutit, au Royaume-Uni, au Penitentiary Act de 1779, rédigé par William Eden, William Blackstone et John Howard, mais les prisons envisagées par la loi ne furent jamais construites.
L'idée de Bentham est inspirée par des plans d'usine mis au point pour une surveillance et une coordination efficace des ouvriers.