En analyse fonctionnelle (mathématique), la notion de base de Schauder est une généralisation de celle de base (algébrique). La différence vient du fait que dans une base algébrique, on considère des combinaisons linéaires finies d'éléments, alors que pour des bases de Schauder elles peuvent être infinies. Ceci en fait un outil plus adapté pour l'analyse des espaces vectoriels topologiques de dimension infinie, en particulier les espaces de Banach.
Les bases de Schauder furent introduites en 1927 par Juliusz Schauder, qui explicita un exemple pour C([0, 1]).
Soit X un espace de Banach sur R ou C. Une suite d'éléments de X est une base de Schauder de X si, pour tout x ∈ X, il existe une unique suite de scalaires telle que
au sens de la convergence en norme dans X. Les scalaires sont alors appelés les coordonnées de x.
Les bases de Schauder d'un espace vectoriel de dimension finie sur un corps topologique complètement valuable non discret, muni de l'unique topologie qui en fait un espace vectoriel topologique séparé, sont ses bases au sens algébrique.
Une base algébrique d'un espace de Banach de dimension infinie n'est jamais dénombrable — c'est une conséquence du théorème de Baire — donc n'est pas une base de Schauder.
Si X = c ou X = l, 1 ≤ p < +∞, la suite canonique (δ) définie par est une base de Schauder.
En particulier (cas p = 2), une base hilbertienne d'un espace de Hilbert séparable est une base de Schauder.
Le système de Haar forme une base de Schauder de L([0, 1]), 1 ≤ p < +∞.
Le système trigonométrique forme une base de Schauder de L([0, 2π]), 1 < p < +∞. Pour p = 2, c'est une conséquence du théorème de Riesz-Fischer.
L'espace C([0, 1]) des fonctions continues sur [0, 1], muni de la norme de la convergence uniforme, possède une base de Schauder.
Si l'espace X a une base de Schauder, alors il est séparable et a la propriété d'approximation bornée (d'après le théorème de Banach-Steinhaus, les fonctions coordonnées forment une suite uniformément bornée de formes linéaires continues).