thumb|200px|Mécanicien travaillant sur une pompe à vapeur, Lewis Hine, 1920.
La notion de classe ouvrière, qui est d'abord une notion politique, se détermine par l'appartenance de fait à la catégorie sociale des prolétaires, ceux qui ne disposent pas de la propriété des moyens de production et doivent vendre leur force de travail pour vivre.
Lorsque le concept a été pensé au début du par les socialistes utopiques , les anarchistes et les marxistes, les choses paraissaient simples : la classe ouvrière se résumait aux ouvriers, c'est-à-dire aux travailleurs manuels, spécialement de l'industrie, mais aussi de l'agriculture, des mines, du bâtiment et de l'artisanat qui travaillent dans des conditions souvent très difficiles voire létales.
L'historien anglais Edward Palmer Thompson présente une classe ouvrière partie prenante de sa formation. À sa suite, d'autres historiens ont découvert une classe ouvrière qui influe sur sa propre identité et sur sa destinée dans une dimension politique, notamment au cours des révolutions, par exemple la révolte des canuts. Cette influence se marque aussi en termes de valeurs : les attentes des ouvriers et ouvrières ne sont pas si utopiques que le disent leurs opposants, mais s'ancrent dans la réalité. Ils ou elles recherchent l'autonomie, se créent une culture, démarches par lesquelles se crée de la liberté. Leur condition matérielle, surtout au moment de leur émergence – au début du – n'était pas forcément dramatique, et n'est pas comparable à celle de l'ouvrier moderne ; elle était organisée autour d'un métier, métier qu'il vont chercher à sauvegarder et adapter, pour protéger leur savoir-faire, leurs codes moraux, leur solidarité. Leur condition ne deviendra difficile qu'avec l'apparition des manufactures concentrées.
Les évolutions techniques et sociales au cours du concourent à déplacer une partie des forces prolétaires sur des tâches correspondant à des fonctions tertiaires :
Dans les entreprises industrielles, les métiers ouvriers ont connu des évolutions, distendant en particulier le lien entre travail et production directe, la division des tâches, compte tenu de l'automatisation des processus de production.