L'expression « désenchantement du monde » a été définie en 1917 par le sociologue Max Weber pour désigner le processus de recul des croyances religieuses et magiques au bénéfice des explications scientifiques. Le concept est étroitement lié aux idées de sécularisation et de modernité. Selon les commentateurs, le concept de désenchantement est connoté positivement, en tant qu'indice de progrès social, ou au contraire négativement, comme constituant une rupture avec un passé harmonieux. Selon Weber lui-même, il signifie une perte de sens et un déclin des valeurs, du fait que le processus de rationalisation dicté par l'économie tend de plus en plus à imposer ses exigences aux humains. L'expression est fréquemment utilisée en relation avec le fait qu'à l'échelle planétaire, la société se massifie (accroissement de la population, urbanisation galopante, développement exponentiel des télécommunications...) et l'idée que les questions d'intériorité et de spiritualité se retrouvent dévaluées, voire effacées, dans les flux d'informations. Le mot enchantement est né du latin incantare, qui signifie "ensorceler" , prononcer une parole censée produire des effets immédiats dans le monde. Le mot désenchantement se réfère par conséquent à l'idée de disparition de discours et de pratiques incantatoires. Par ailleurs, la notion de chant évoquant celle d'harmonie, celle de désenchantement renvoie à celle de dissolution d'un monde harmonieux. vignette|120px|En 1788, le poète Schiller évoquait « la nature ayant perdu son caractère divin ». Et tandis que la désillusion peut être définie comme le sentiment vécu par un individu prenant conscience du décalage existant entre la réalité et sa représentation idéalisée (ce qui intéresse la psychologie), la notion de désenchantement suppose une dimension collective, voire de grande ampleur. Elle intéresse par conséquent la sociologie.