Une hallucination est définie, en psychiatrie, comme une perception sensorielle sans présence d'un stimulus détectable : par exemple voir des objets physiquement absents, ou bien entendre des voix sans que personne parle.
Les hallucinations psychosensorielles peuvent affecter l'ensemble des sens, tels que la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût et superficiellement le toucher.
Les hallucinations psychiques concernent uniquement la pensée : idées, sentiments, représentations... s'imposant à l'esprit.
Le classement des hallucinations varie selon les auteurs, et différents types d'hallucinations peuvent se recouper. Le phénomène hallucinatoire est hétérogène, lié à des causes très diverses, dont les limites et le mécanisme restent discutés.
En français le terme « hallucination » apparaît en 1660. C'est un emprunt au latin hallucinatio signifiant méprise, sur le verbe hallucinari anciennement allucinari : se tromper, divaguer, mais aussi tromper. Le terme allucita désignait en latin « un moucheron qui se brûle à la lumière », les savants étant en désaccord sur l'origine et l'ajout du h.
L'utilisation médicale du mot halluciner est attestée en 1674 dans le sens de « divaguer, errer ». Le terme reste imprécis tout au long du , il n'est pas mentionné dans l'Encyclopédie, différents auteurs l'utilisent pour « affection de la cornée », « diplopie », « trouble mental », et « erreur des sens ».
C'est Esquirol (1772-1840) qui en donne une première définition moderne en 1838 :
Classiquement, , ou encore (Henri Ey, 1973).
Selon Georges Lanteri-Laura :
Dans le premier tome de son ouvrage Des maladies mentales considérées sous le rapport médical, hygiénique, et médico-légal (1838), Esquirol fixe les principaux caractères des hallucinations : la conviction intime et l'absence d'objet, sans ou avec délire. Il pose le problème des hallucinés non aliénés.
Il précise que l'hallucination peut toucher tous les sens. Il fait du processus hallucinatoire un processus cérébral impliquant la mémoire et les associations d'idées, en s'inscrivant dans la ligne directe des idéologues.