Abraham de Moivre, né Abraham Moivre (1667, Vitry-le-François – 1754, Londres) est un mathématicien français.
Fils d'un père médecin, Abraham Moivre appartient à une famille protestante aisée. Il est cependant scolarisé chez les Pères de la Doctrine chrétienne de Vitry.
À l'âge de onze ans, ses parents l'envoient à l'académie protestante de Sedan, où il étudie le grec sous la férule de Du Rondel. En dépit de l'édit de Nantes, l'académie protestante de Sedan est supprimée en 1682 et de Moivre est contraint d'étudier la logique à Saumur jusqu'en 1684.
Ses parents déménagent pour Paris et il continue ses études au collège d'Harcourt. Vers cette époque, Moivre lit les traités de Huygens, prend des cours de physique, et s'entraîne en mathématiques sous la direction (privée) d'Ozanam.
En 1685, à la révocation de l'édit de Nantes, il adhère comme son frère Daniel, chirurgien, à l'Église de Savoie, réaffirme sa loyauté envers la foi protestante et signe « A. De Moivre », laissant apparaître la particule « De », commençant par une majuscule, son frère signant, pour sa part, « Daniel de Moyvre ». Peu après, de Moivre est emprisonné jusqu'au pour raison religieuse au prieuré de Saint-Martin. Il émigre ensuite vers l'Angleterre.
Il y vit assez chichement pendant plusieurs années, enseignant à domicile et dans les « coffee houses » de Londres. Après une visite au comte de Devonshire, il découvre les Principia de Newton. Dès lors, il ne s'en sépare plus (on prétend qu'il en découpait des pages pour l'emporter avec lui).
En 1692, de Moivre rencontre Halley, assistant de la Royal Society de Londres et, peu après, Newton, avec lequel il se lie d'amitié.
À la suite de quoi, de Moivre se livre entièrement à la théorie des fluxions. En , il fait la connaissance de Leibniz, qui essaie (sans succès) d'obtenir pour lui un poste en Allemagne. En , Halley communique son article Method of fluxions à la Royal Society.
En 1697, il est élu membre de la Royal Society.
En 1710, de Moivre est choisi par la Royal Society pour trancher les querelles entre Newton et Leibniz.