Soi se rapporte à « on » comme « moi » se rapporte à « je » : .
Appliqué à la personne, le terme soi renvoie à l'individu, à la distinction de celui-ci, ou à la conscience qu'il peut avoir de lui-même. Mais appliqué à un objet quelconque, il envoie à la chose en soi, et au questionnement sur son existence propre, indépendamment de la conscience que l'on peut en avoir. Enfin, appliqué à la totalité de ce qui est, le terme soi renvoie au spirituel, à un concept lié au divin .
Étymologiquement le mot soi dérive du latin Sei. Grammaticalement, soi est généralement utilisé comme pronom réfléchi de la troisième personne indéfinie. On le rencontre par exemple comme complément d’une préposition, « en soi », pour renvoyer à l'existence, à « ce qui est ». Il peut aussi être nominalisé, « le soi », quand il se rapporte à l'individualité.
Soi (psychologie)
Dans l'histoire de la psychanalyse et comme courant de pensée postfreudien dans l'histoire de la psychologie, le soi est une notion d’abord utilisée en 1950 par Heinz Hartmann en Ego psychology, puis reprise en 1960 dans l’école anglaise, par Donald Winnicott avec le vrai et le faux self et dans l’école américaine par Heinz Kohut. Plus tard, dans les années 60, apparait un courant anglophone nommé Self psychology.
En philosophie, si le soi était déjà étudié sous l'angle de la conscience de soi au , au le mot renvoie plutôt à des questionnements liés à l'existentialisme qui traite du principe d'existence de l'individualité de l'homme.
Dans la scolastique médiévale, la qualité du soi a été étudiée sous le terme de « seité » par opposition à l'« aséité » ou « quidité » . Plus tard, Kant distingue la chose en soi, dont il fait un synonyme de noumène. Il défend une existence propre indépendamment de ce qui peut en être perçu. Sartre expose une comparaison dans L'Être et le Néant : . Pour-soi et en-soi sont, donc, deux expressions ontologiques, une de l'homme en son existentialité, l'autre des choses de la nature.
À propos du , le manuel d'Épictète recommande de « se garder de soi-même comme d'un ennemi.