Résumé
L'abduction (du latin « abductio » : emmener) est un type de raisonnement consistant à inférer des causes probables à un fait observé. Autrement dit, il s'agit d'établir une cause la plus vraisemblable à un fait constaté et d'affirmer, à titre d'hypothèse de travail, que le fait en question résulte probablement de cette cause. Par exemple, en médecine, l’abduction est utilisée pour faire des diagnostics. Aristote avait indirectement mis en évidence ce type de raisonnement comme un syllogisme dont la prémisse majeure est certaine et dont la mineure est seulement probable ; la conclusion n'a alors qu'une probabilité égale à celle de la mineure. C'est le sémioticien et philosophe américain Charles Sanders Peirce, fondateur du pragmatisme, qui introduisit la notion formelle d'abduction comme la troisième forme de raisonnement, avec la déduction et l’induction. Selon lui, l'abduction est le seul mode de raisonnement par lequel on peut aboutir à des connaissances nouvelles. L'abduction est parfois connue sous d'autres noms : inférence de la meilleure explication ; inférence abductive ; rétroduction; raisonnement par hypothèse. Le sémioticien italien Umberto Eco a appelé ce procédé la « méthode du détective ». Il distingue quatre niveaux d'abduction : l'abduction sur-codée ; l'abduction sous-codée ; l'abduction créative ; la méta-abduction. Par ailleurs, le philosophe des sciences Paul Thagard distingue quatre autres types d'abduction. D.A. Shum croise la classification d'Umberto Eco et celle de Paul Thagard et parvient à seize sortes possibles de raisonnement abductif. Étant donné une proposition a, on essaie de savoir ce qui peut y avoir conduit. Pour cela, on regarde s'il y a une implication de la forme b ⇛ a et, si c'est le cas, on établit que b est la « cause » probable de a. L'inférence de b à partir de a et de a ⇛ b s'appelle le modus ponens, tandis que l'inférence de b à partir de a et b ⇛ a s'appelle l'abduction. Dans le formalisme de la logique mathématique, l'abduction se représente comme la règle d'inférence suivante : Formulé en langue naturelle, si on sait que et si on sait que alors on infère .
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