Le rap politique ou rap conscient est un style de rap caractérisé par un message politique, social, religieux, culturel ou simplement éducatif. Il s'agit d'une pratique musicale du rap jugée plus consciente ou plus proche de la culture hip-hop des origines .
Les rappeurs conscients ou politiques ont traditionnellement dénoncé les inégalités, la violence, la discrimination et d'autres maux de la société. La catégorisation de « rappeurs politiques » est cependant à nuancer car le choix de ce type de rap peut découler de stratégies plus commerciales que réellement politiques. D'autre part, un morceau de rap peut être considéré comme « politique » a posteriori, selon le contexte d'écoute, sans que celui-ci ait eu cette vocation a priori.
Le rap conscient ou politique émerge dès la naissance de la culture hip-hop, dans les années 1970, dans le Bronx à New-York. Les jeunes des quartiers défavorisés, dont beaucoup sont des immigrés ou des descendants d'immigrés, ont créé cette nouvelle forme culturelle justement en réaction à la pauvreté, au racisme, à la drogue, à la violence policière et à celle des gangs . Le rap est donc quelque part conscient ou politique par essence, même s'il existait aussi en parallèle un rap de « divertissement ». Le terme « rap conscient » semble avoir été créé pour distinguer ce rap des origines au gangsta rap qui devenait plus médiatisé et populaire.
Le premier morceau historique et connu de ce type de rap est The Message de Grand master Flash and the Furious Five. Le morceau, de plus de , possède un message conscient mais non virulent dans le ton, il reste musicalement très groovant et funky. Grand Master Flash a été le premier artiste à avoir été reconnu comme « rappeur » et reste un modèle pour tous les styles de rap. Plus tard, cette dimension du rap se développa notamment grâce à KRS-One, Public Enemy, The Roots, The Fugees, Nas, et plus récemment Dead prez et Immortal Technique.
Les thématiques du rap conscient sont très variées et vont de la critique sociale à la religion, en passant par l'afro-centrisme.