La cognition distribuée (CogD) est un domaine des sciences cognitives qui se propose d'analyser le processus de cognition comme résultant non seulement des interactions entre un ensemble d'individus, mais aussi dans leurs relations sociales et culturelles auxquelles se surajoute leurs rapports avec des artefacts (c'est-à-dire à des objets dans leur diversité : ustensiles, bâtiments, œuvres, etc.). Les processus cognitifs étudiés ne sont plus de simples processus psychologiques mais les mécanismes de traitement de l’information en général, notamment ceux qui s’appuient sur des produits culturels, des artefacts techniques ou des rapports sociaux. Selon Christophe Heinz, . En utilisant la sociologie des sciences cognitives et la psychologie du psychologue biélorusse Lev Vygotsky, la CogD met l'accent sur les façons dont la cognition est « déchargée » dans l'environnement par des moyens sociaux et technologiques. La notion de cognition distribuée a émergé à partir de la remise en cause de l'étude restreinte de la psychologie cognitive traditionnelle, qui ne considère la cognition que comme simplement réalisées à l’intérieur du corps – par le cerveau – en étendant cette fonction cognitive aux interactions des individus avec leur environnement. Par exemple, la perception qu'un individu a de son environnement, fonction qui s'effectue en même temps que ses mouvements, s'opère grâce à l'interaction permanente entre l'action de percevoir et l'action de se mouvoir en un processus dit « sensorimoteur » ; . Une personne qui additionne des nombres en posant l’addition sur le papier, produit, par le fait d’écrire, une représentation dans son environnement qu'elle utilise ensuite comme matériel pour effectuer d'autres opérations. L’action de poser l’addition est elle-même une pratique apprise par une institution extérieure à la personne. Quant à la feuille sur laquelle sont notés les chiffres, elle fonctionne comme une mémoire externe à l'individu, une cognition dite étendue.

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Concepts associés (4)
Intelligence collective
L'intelligence collective ou de groupe se manifeste par le fait qu'une équipe d'agents coopérants peut résoudre des problèmes plus efficacement que lorsque ces agents travaillent isolément . Le concept d’intelligence collective a été mobilisé pour aborder des collectifs d'agents très divers : des insectes vivant en colonies, des équipes d'humains, des robots collaboratifs, bien que dans ce dernier cas il conviendrait plutôt de parler d'intelligence distribuée. Pour Pierre Lévy, il s'agit d'une .
Énaction
La notion d'énaction est une façon de concevoir la cognition qui met l'accent sur la manière dont les organismes et esprits humains s'organisent eux-mêmes en interaction avec l'environnement. L'approche théorique de la cognition selon la notion d'énaction, nommée , fut proposée par Gregory Bateson, Humberto Maturana, Francisco Varela, Evan Thompson, et Eleanor Rosch. Elle est proche de la cognition située et de la cognition incarnée et est conçue comme une alternative au cognitivisme, au computationnalisme et au dualisme de Descartes.
Embodiment
L'embodiment (ou cognition incarnée) est un concept issu de la psychologie cognitive. Il fait référence aux pensées (cognition), aux sentiments (émotion) et aux comportements (corps) basés sur nos expériences sensorielles et sur nos positions corporelles. Dans la pratique, il est utilisé pour penser des aspects généralement associés à notre vie quotidienne, tels que notre façon de bouger, de parler et de se développer.
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