thumb|upright|Le philosophe René Descartes, qui reprit cette formule.
Cogito, ergo sum est une locution latine signifiant . Employée en français par le philosophe et mathématicien René Descartes dans le Discours de la méthode (1637), la formule connaît une variante dans les Méditations métaphysiques (1641) : ego sum, ego existo (« je suis, j'existe »). Il revient ensuite à une formulation plus proche de celle de 1637, dans les Principes de la philosophie (1644) : ego cogito, ergo sum.
Pour le philosophe, cette locution exprime la première certitude qui résiste à un doute méthodique. Cherchant à refonder entièrement la connaissance, Descartes souhaite lui trouver un fondement solide, absolument certain. Cette recherche l'amène à la conclusion que seule sa propre existence, en tant que « chose qui pense », est certaine au départ. C'est cette découverte qu'exprime le « cogito ». Indépendamment des formulations, le cogito constitue un élément majeur de la pensée cartésienne. Il est une certitude à partir de laquelle Descartes va tenter de refonder toute la connaissance. Il consiste en une intuition qui ne se résume pas à une déduction logique.
Dans le vocabulaire philosophique, l'expression est fréquemment raccourcie et substantivée. On parle simplement du cogito, pour exprimer l'intuition acquise par le sujet grâce à sa conscience de lui-même. Le cogito est alors pris comme une découverte qui n'est plus toujours liée à Descartes lui-même. On parle ainsi de cogito augustinien, avant Descartes, ou de cogito husserlien, après lui.
Le contexte du est celui d'un questionnement sur la structure physique du monde. En 1623, l'année même où Descartes fit son pèlerinage à Loreto, Marin Mersenne publiait Questions sur la Genèse, qui, plus qu'un véritable traité sur la Genèse, était une critique de la Kabbale chrétienne et de Pic de la Mirandole. En 1633, Galilée était condamné par l'Inquisition pour avoir publié le dialogue sur les deux grands systèmes du monde, où il prenait parti en faveur du modèle héliocentrique de Copernic ; c'est ce que nous appelons aujourd'hui la controverse ptoléméo-copernicienne.