En psychologie sociale, le concept d'attribution causale désigne un processus par lequel les personnes expliquent et jugent autrui et l'environnement dans lequel elles évoluent en inférant les causes des comportements et des évènements. Le psychologue américain Fritz Heider en est le fondateur. Il considérait notamment que la démarche de l’homme de la rue, dans sa recherche de causes, s’apparente à la démarche scientifique. Heider parle d'auto-attribution lorsque l’évènement concerne un sujet qui réalise l’attribution causale en tant qu’acteur. S’il s’agit d’un autre individu, le sujet est observateur et on parle d’hétéro-attribution. Deux ensembles de causes sont distingués : les causes internes (dispositions, traits de personnalité) et les causes externes (situation). Le psychologue Harold Kelley pousse encore plus loin la réflexion en introduisant un modèle de covariation. Il établit non seulement une analogie entre le fonctionnement de l’homme de la rue dans son activité quotidienne d’attribution causale et le scientifique dans son activité de recueil d’informations et d’analyse statistique mais il rapproche également l’attribution causale de l’analyse statistique de la variance. Mais cette théorie a ses limites. D’une part les gens n’ont pas toutes les informations nécessaires à l’analyse des covariations et d’autre part, s’ils les ont, ils privilégient souvent les informations en rapport avec la distinctivité et la consistance et négligent celles en rapport avec le consensus. En 1972, Kelley introduit donc la notion de schéma causal. Selon lui, nous disposons de schèmes mentaux, qu’il nomme schèmes de causalité, qui permettent d’éviter une analyse exhaustive des covariations. Ces schèmes sont un ensemble de croyances que nous avons et qui concernent la façon dont la combinaison de causes produit certains effets. Le schéma causal implique les émotions et l’expérience de l’individu dont il se servira pour évaluer ces causes. Il est mis à jour par un processus de sélection-rétention permettant l’apprentissage (Karl E.

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Concepts associés (16)
Stéréotype
vignette|upright=0.8|Stéréotype du en BD dans la continuité des méchants de films muets. vignette|upright=0.8|Dessins illustrant l'« Indigenous races of the earth » (1857) de Josiah C. Nott et George Gliddon. vignette|upright=0.8|L'« Homme au couteau entre les dents » est un fameux stéréotype d'Européen de l'Est barbare, d'abord bolchevik, ensuite nationaliste et antisémite, mais toujours violent et forcément indigne de partager les valeurs de l'Europe occidentale. vignette|upright=0.8|Stéréotype du savant fou.
Biais d'autocomplaisance
La notion de biais d'auto-complaisance désigne la tendance des gens à attribuer la causalité de leur réussite à leurs qualités propres (causes internes) et leurs échecs à des facteurs ne dépendant pas d'eux (causes externes), afin de maintenir positive leur . Ce biais cognitif a été d'abord défini dans le livre Person Perception de Albert H. Hastorf, David J. Schneider, Judith Polefka en 1970. Par exemple, un individu justifiera l'obtention d'une bonne note à un examen en évoquant le travail qu'il a fourni, alors qu'il expliquera l'obtention d'une mauvaise note par la sévérité du correcteur.
Erreur fondamentale d'attribution
L'erreur fondamentale d'attribution est un biais psychologique qui consiste à accorder une importance disproportionnée aux caractéristiques internes d'un agent (caractère, intentions, émotions, connaissances, opinions) au détriment des facteurs externes et situationnels (faits) dans l'analyse du comportement ou du discours d'une personne dans une situation donnée. À l'inverse, ce biais nous incite à considérer les facteurs externes et situationnels parfois de manière disproportionnée par rapport aux caractéristiques internes quand nous sommes à l'origine de la situation.
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