Non-cognitivismeLe non-cognitivisme est une théorie méta-éthique selon laquelle les phrases morales n'expriment pas de propositions (c'est-à-dire d'affirmations) et ne peuvent donc être vraies ou fausses. Un non-cognitiviste nie la prétention cognitiviste selon laquelle les « jugements moraux sont capables d'être objectivement vrais parce qu'ils décrivent certaines caractéristiques du monde ». Si les affirmations morales ne peuvent être vraies et si on ne peut connaître quelque chose qui n'est pas vrai, le non-cognitivisme implique que la connaissance morale est impossible.
ÉmotivismeL'émotivisme est la conception méta-éthique (concernant l'éthique) selon laquelle les jugements moraux sont des expressions des émotions ou des attitudes du locuteur qui émet ces jugements. Le « mal » renvoie à une émotion négative associée à une attitude de désapprobation, tandis que le « bien » renvoie à une émotion positive associée à une attitude d'approbation ou d'adhésion. L'émotivisme est, avec le prescriptivisme, l'une des formes que prend l'expressivisme en éthique.
ExpressivismeLexpressivisme est une théorie méta-éthique relative à la signification du langage moral. Selon l'expressivisme, les phrases qui emploient des termes moraux comme « Il est mal de torturer un être humain innocent » ne sont pas des descriptions ou des affirmations de faits. Les termes moraux tels que « mal », « bon » ou « juste » ne se réfèrent pas non plus à des propriétés réelles et immanentes. La fonction principale des phrases morales, selon l'expressivisme, n'est pas d'énoncer quelque fait que ce soit mais plutôt d'exprimer une attitude évaluative vis-à-vis d'un objet d'évaluation.
Relativisme moralLe relativisme moral ou relativisme éthique est la doctrine philosophique qui consiste à considérer que les valeurs morales ne peuvent être évaluées objectivement. Cette position affirme que ce qui est considéré comme bon ou mauvais dépend des normes, des valeurs et des croyances. Tout jugement moral serait ainsi exclusivement tributaire du contexte culturel ou individuel de sorte qu'aucune considération morale universelle ne pourrait être établie.
Paralogisme naturalisteUn paralogisme naturaliste est une faute de logique consistant à confondre un jugement de fait avec un jugement normatif. Le paralogisme naturaliste passe donc du jugement « x fait y » au jugement « x doit faire y ». Il s'agit d'une erreur de logique que l'on retrouve surtout en éthique lorsque l'on fonde un jugement normatif sur un état de fait. En renversant l'ordre de ce paralogisme, on obtient un paralogisme moraliste, qui consiste à dire qu'une chose existe parce qu'elle est moralement bonne et à présupposer a priori son existence au nom d'un jugement moral.
Absolutisme moralL'absolutisme moral est une concept éthique selon laquelle il existe des actions intrinsèquement bonnes ou mauvaises. Le vol par exemple peut être considéré comme étant toujours immoral, même si commis pour le bien-être des autres (le vol de nourriture pour nourrir une famille affamée par exemple), et même s'il est commis afin de promouvoir un tel bien. L'absolutisme moral s'oppose à d'autres catégories de théories normatives éthiques telles que le conséquentialisme qui soutient que la moralité (au sens large) d'un acte dépend des conséquences ou du contexte de la loi.
Prescriptivisme universelLe prescriptivisme universel (souvent simplement appelé prescriptivisme) est la théorie méta-éthique qui soutient que, plutôt que d'exprimer des propositions, les phrases morales fonctionnent de façon similaire à des impératifs universalisables — quiconque émet un jugement moral est engagé par le même jugement dans toute situation où surviennent les mêmes faits pertinents.
Naturalisme moralEn méta-éthique, le naturalisme moral est la théorie selon laquelle les jugements moraux sont réductibles à des jugements factuels et empiriques, de type scientifique. Le naturalisme moral ne reconnaît pas l'autonomie de l'éthique à l'égard du monde naturel ou physique et considère que les explications ou justifications morales ne sont pas pertinentes en tant que telles. Le naturalisme moral repose sur une conception du sujet humain issue de la philosophie morale de David Hume.
Méta-éthiqueLa méta-éthique désigne la partie de la philosophie morale qui analyse les concepts fondamentaux de l'éthique, leurs présupposés épistémologiques et leur signification. Elle va de pair avec l'éthique normative, dont elle est censée définir les fondements. La méta-éthique s'intéresse par exemple à la signification de concepts moraux comme bon, juste, devoir, mais aussi conscience morale, fin ; elle est aussi appelée pour cette raison éthique analytique. Il existe deux grands courants qui se recoupent en partie : le non-cognitivisme et le cognitivisme moral.
AmoralismeL'amoralisme (scepticisme moral), antonyme de moralisme, est une doctrine qui préconise l'ignorance ou le mépris de la morale. Elle complète le point de vue moral, à savoir les notions du bien et du mal, par le neutre ou la logique « indécidable » montrée par Kurt Gödel. Cette doctrine rejette la morale courante ; elle prône l'ignorance complète d'intentions morales et la croyance que la théorie de la moralité est immatérielle. Par exemple, la science ou la vie organique sont amorales.